Chargé de projet éolien : un métier dans le vent
Sommaire du dossier Energie / Environnement
Le temps où les énergies renouvelables concurrenceront le nucléaire n’est pas encore venu en France. Pourtant, certains métiers issus de cette nouvelle économie se portent très bien. Parmi eux, les chefs de projet éolien que connaît bien Xavier Bezio, consultant chez Alpha Delta Recrutement : « à ce poste, il faut gérer la construction d’éoliennes depuis la recherche du terrain pour l’installer jusqu’à sa réalisation finale, en passant par le chiffrage du projet, le dialogue avec les collectivités territoriales, les riverains, les associations environnementales. Et ce travail dure environ cinq ans. »
Des évolutions à venir
Une tâche qui n’est donc pas aisée mais extrêmement formatrice. « Ce genre d’expérience de gestion de projet peut mener vers d’autres postes dans d’autres secteurs. » Car Xavier Bezio le sait, les énergies renouvelables n’offrent pas encore de grandes perspectives : « pour le moment, on recense de nombreux petits acteurs, ce qui ne permet pas forcément d’évoluer dans sa carrière. Mais la tendance est au regroupement au sein de groupes d’énergies renouvelables adossés, pour certains, à de grandes entreprises de l’énergie ou du bâtiment. » Les chargés de projet éolien auront donc l’occasion de migrer pour s’attaquer à des tâches et des marchés plus importants.
Par ailleurs, les chefs de projet seront amenés à être de plus en plus polyvalents, afin de pouvoir gérer plusieurs types de produits. « De plus en plus, les entreprises regroupent les tâches, observe le consultant d’Alpha Delta Recrutement. Ainsi, un chargé de projet doit à la fois être capable d’avoir une fonction de paysagiste et de pouvoir choisir entre les différentes formes d’énergies renouvelables – éolien, photovoltaïque, biomasse… – afin de les intégrer au mieux à l’environnement. »
Une formation spécialisée
L’accès au poste de chargé de projet éolien s’est structuré. « Il y a quelques années, il n’y avait pas de formations adaptées car le métier venait d’émerger, explique Xavier Bezio. Désormais, même si le profil idéal est une personne déjà en poste chez un concurrent, le recrutement le plus courant se fait à la sortie des écoles d’ingénieur, avec une spécialisation, voire un Master en énergies renouvelables, accompagnée d’un stage. Aujourd’hui, le marché est tellement large pour un chargé de projet éolien que même si l’entreprise où l’on effectue son stage n’embauche pas, il est possible de trouver ailleurs. »
Mais encore faut-il avoir toutes les cordes à son arc. Et parmi celles-ci, l’anglais est impératif. « Les fabricants d’éoliennes sont pour la plupart basés en Allemagne et ils viennent installer sur site leurs produits. Il faut donc être capable de communiquer, le plus souvent en anglais, avec les fournisseurs. » Quant aux rémunérations, elles oscillent, selon Xavier Bezio, entre 30 000 et 35 000 euros par an pour un premier poste, puis 40 000 euros avec 5 ans d’expérience.
Matthieu Payen
