L'emploi face au numérique
Le numérique, grand destructeur d’emploi ?
Des chercheurs d’Oxford avaient énoncé qu’un emploi sur deux pourrait être supprimé par le numérique. Cette recherche a renforcé une crainte de l’homme face à la machine. Est-ce que le numérique va créer une nouvelle révolution où les hommes vont être remplacés par la machine ? Est-ce que la vague amorcée dans l’industrie va toucher les autres secteurs ? Les robots sont-ils les salariés de demain ? L’emploi est-il vraiment menacé par le numérique ?
Une analyse de France Stratégie, organisme rattaché au Premier Ministre, énonce qu’en France, il y a 3,4 millions de personnes qui occupent des emplois automatisables. Cela fait 15% d’emplois qui pourraient être exercés par des machines et donc détruits par le numérique. Mais le reste de l’analyse vient nuancer cette image du numérique comme grand destructeur d’emploi et rassurer les salariés.
Des emplois français peu automatisables
France Stratégie se veut beaucoup moins inquiétante que les chercheurs d’Oxford. Selon l’organisme, la majorité des emplois français est peu automatisable voire ne l’est pas du tout. Et cette part est en hausse de 33% sur les quinze dernières années.
France Stratégie explique qu’un emploi automatisable c’est-à-dire potentiellement destructible par le numérique est un emploi répétitif. En effet, les machines répondent à une demande extérieure et exercent des missions prédéfinies. La Dares a estimé à 40% le nombre d’emploi répétitif en France. Mais les emplois deviennent peu automatisables dès lors qu’ils demandent :
• Des interactions
• De l’adaptabilité
• De la flexibilité
• Du libre arbitre pour résoudre les problèmes
Tous les emplois répétitifs ne sont donc pas automatisables. Les machines ne peuvent pas suivre des consignes floues ou changeantes.
Les emplois français sont aussi moins automatisables car ils évoluent. L’augmentation des emplois dans les services aux entreprises ou dans les services à la personne est une bonne nouvelle pour l’emploi. Le numérique ne peut pas les remplacer.
L’analyse de France stratégie met aussi en avant la résistance française à la destruction d’emploi. Le numérique ne peut pas remplacer tous les emplois car cela n’est pas accepté socialement. Les entreprises ne peuvent pas faire quelque chose qui va être rejeté par la majorité des citoyens.
La rentabilité économique est aussi un frein à la destruction d’emploi par le numérique. Se doter de machines coûte cher et il faut avoir les moyens d’investir. De nombreuses entreprises ne peuvent pas se permettre de remplacer tous leurs salariés par des machines.
L’analyse prend l’exemple des caissiers de la grande distribution pour illustrer ces résistances à la destruction d’emploi. Si le poste des caissiers est automatisable, les caissiers restent pourtant plus nombreux que les machines. Cela s’explique par le coût des machines et par le blocage social.
Un dernier point en faveur du numérique est mobilisé par France Stratégie. L’organisme montre que le numérique est aussi pourvoyeur d’emploi. Le ratio création/destruction pourrait bien être favorable au numérique.
En bref, en France peu d’emplois sont informatisables. Si le numérique a détruit des emplois, il est aussi créateur d’emploi et oblige les entreprises à repenser les métiers.