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Chômage des jeunes : 7 idées pour le diminuer

Le chômage reste un problème de taille en France. Le taux de chômage des jeunes atteint depuis plusieurs années des niveaux record. Parmi les catégories les plus touchées par le chômage, les jeunes peu ou pas diplômés sont en tête de liste. Direct Emploi a rassemblé sept propositions pour diminuer ce phénomène.

1. Adapter les formations

En France, des milliers d’emplois restent vacants pour deux raisons principales :
- les candidats n’ont pas les diplômes nécessaires, ni l’expérience requise
- les candidats sont surdiplômés

A cause de cette inadéquation entre demande, formation et offre, des milliers de candidats ne trouvent pas d’emploi et le taux de chômage chez les 15-24 ans s’élève à 24%, contre 9% pour les 25-40 ans.

Former les jeunes chômeurs non-diplômés pour les postes vacants et orienter les étudiants vers les formations avec un fort taux de pénétration pourraient réduire le chômage.

2. Promouvoir l’apprentissage

L’apprentissage est une formation « à la mode » assemblant théorie et pratique et concernant plus de 570 000 jeunes. Ce type de formation correspond de plus en plus à ce qu’attendent les entreprises : embaucher des jeunes expérimentés.
C’est pourquoi, un quart des entreprises françaises se disent prêtes à embaucher un apprenti.

Selon l’INSEE, « les jeunes qui en ont bénéficié accèdent plus rapidement à l'emploi. Leurs salaires sont légèrement plus élevés ». Cette mesure accroît donc l’insertion professionnelle des jeunes puisque deux apprentis sur trois trouveraient un travail avant la fin de leur apprentissage.
Promouvoir l’apprentissage permettrait donc, « de rapprocher les besoins des entreprises des compétences des jeunes » et, à long terme, de lutter contre le chômage.

3. Encourager la création d’entreprises chez les jeunes

Les jeunes ont des idées à revendre et des projets qui leur tiennent à cœur. Les aider à créer leur entreprise avec des incubateurs, en école de commerce, ou avec l’accompagnement gratuit Cap’jeunes ne peut être que bénéfique.
En effet, une des raisons du sur-chômage provient du déséquilibre entre offre et demande sur le marché du travail. Selon les secteurs, il y a plus de demandeurs d’emploi que de postes à pourvoir et inversement.
Pousser les jeunes à créer leur entreprise implique la création de postes au sein de ces entreprises donc une augmentation de l’offre.

Malgré tout, se lancer dans l’entrepreneuriat ou l’auto-entrepreneuriat n’est pas si simple et peut engendrer des difficultés financières (comme ne pas avoir le statut de salarié).

Pour pallier à ces problèmes, il existe des des aides et formations pour épauler les jeunes entrepreneurs et leur apporter des connaissances. Par exemple, l’ACCRE permet aux entrepreneurs de 18-25 ans de bénéficier d’une exonération totale de certaines cotisations sociales.

De nouveaux statuts voient également le jour, comme le statut d’étudiant-entrepreneur.

4. Résoudre les problèmes de mobilité

Ce n’est pas un mythe, la mobilité est un frein à l’emploi qui touche notamment la jeunesse. Un sondage organisé par Elabe nous le prouve. En effet, « 43% et 46% des 18-24 ans déclarent avoir renoncé à un entretien et avoir refusé un travail ou une formation, faute de pouvoir s’y rendre».
Pour l’ensemble des catégories, il n’y a aucun doute : les problèmes de mobilité sont un frein à l’emploi.

Résoudre ces problèmes éviterait alors à ces 46% de jeunes de refuser un travail ou une formation pour de simples problèmes de transport. Pour vaincre les problèmes de mobilité, le covoiturage peut être la solution la plus adaptée. Manpower et Blablacar ont lancé une initiative pour résoudre ce problème dans les zones rurales : les intérimaires véhiculés proposent leurs places disponibles, en échange du partage des frais d’essence.
De même, en 2017, la SNCF lancera de nombreuses lignes à grandes vitesses pour relier plus rapidement Paris à certaines villes de province (Bordeaux, Toulouse, La Rochelle etc.)

5. Alléger le droit de licenciement pour inciter les patrons à embaucher

La France possède beaucoup de normes et met en place de nombreuses règles administratives… parfois jugées trop lourdes et contraignantes pour les employeurs.
En effet, un patron ne peut licencier un salarié comme bon lui semble. Il existe des procédures de licenciement et des législations strictes dans les contrats de travail.

Les difficultés rencontrées dans les procédures du licenciement rebutent les patrons et les freinent à l’embauche. Alléger le droit de licenciement permettrait aux patrons d’oser recruter des jeunes et améliorerait l’accès au premier emploi.

Toutefois, pour éviter que les patrons ne licencient à bout de bras, des économistes comme Jean TIROLE proposent de suivre le modèle des Etats-Unis, en créant une taxe sur les licenciements.

6. Promouvoir les contrats uniques

43% des 15-24ans connaissent le chômage en raison de fin de CDD (Contrat à Durée Déterminée). Ces contrats temporaires laissent les employés dans une situation « précaire » mais satisfont les entreprises grâce à leur facilité de séparation. Olivier BLANCHARD (ancien chef économiste du FMI) insiste sur le fait que les entreprises favorisent les CDD, afin d’éviter les CDI.

L’Etat a mis en place des contrats uniques pour faciliter l’insertion professionnelle des chômeurs. En 2015, plus de 46000 jeunes ont signé ce type de contrats. Avec les contrats uniques, les employeurs proposent aux jeunes un CDI dès leur embauche, mais avec des modalités de séparations simples.

7. Favoriser les emplois d’avenir

Les emplois d’avenir ? Quèsaco ?

Ce sont des contrats qui « facilitent l’accès durable à l’emploi des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d’insertion ».
Autrement dit, les jeunes chômeurs intègrent des entreprises pendant une certaine durée. Au terme de cette durée, les contrats peuvent déboucher sur des CDD ou CDI.
Dès 16 ans, les titulaires d’un emploi aidé :
- ont le statut de salarié,
- touchent au minimum le SMIC,
- bénéficient de tous les avantages liés à ce statut (congés payés, suivi médical etc.)

Du côté de l’employeur, engager du personnel en emploi d’avenir permet de toucher des aides de l’Etat :
- 35% du SMIC pour les structures du secteur marchand
- 75% du SMIC pour les structures du secteur non-marchand (d’utilité publique, sociale, culturelle, à but non lucratif)

Cette mesure, peu connue encore, touche 120 000 personnes, qui ont entre 16 et 25 ans.