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Covid 19 : Les jardineries et les fleuristes

Alors que la plupart des commerces et les enseignes de la distribution spécialisée hors alimentaire ont baissé leurs rideaux depuis presque un mois, les jardineries ont pu négocier l’ouverture de leur boutique à la grande surprise de leurs confrères les fleuristes. Nous vous proposons d’y voir plus clair sur cette filière de l’économie en pleine crise dans le contexte si particulier du Covid 19.

Les fleuristes pendant le covid

L’ouverture des jardineries

Les jardineries ouvertes pour commercialiser de la nourriture pour les animaux peuvent ouvrir l’ensemble des rayons et laisser l’accès libre à l’ensemble du magasin à condition bien sûr de respecter les règles de sécurité sanitaires.

Les membres de l’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage ont reconnu l’intérêt de la requalification des semences et plants potagers en produits de première nécessité par une décision ministérielle du 1er avril 2020.

Respecter les mesures barrières dans les jardineries

Les jardineries peuvent accueillir du public et ouvrir l’ensemble de leur magasin ou entrepôt. En conséquence, La FNMJ a élaboré un guide de bonnes pratiques sanitaires pour mettre en place les mesures adéquates d’accueil et de protection du public et toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des salariés.

Les horticulteurs en crise

Pour les horticulteurs français, cette période post printemps est normalement synonyme de fleurs prêtes à être coupées et vendues et plus de 50% du chiffre d’affaire annuel est réalisé pendant cette période. Cependant, VALHOR, organisme représentant la filière végétale, estime déjà à -86% les pertes de chiffre d'affaire par rapport à l'année dernière.

Les fleuristes en panne

Les fleuristes se retrouvent face à plusieurs difficultés. Tout d’abord la fermeture des frontières a privé de matière première, ces fleurs "low-cost" en provenance de pays comme le Kenya ou la Colombie et qui transitent ensuite par la Hollande. Il faut savoir que 9 sur 10 sont importées.

De plus, les mesures de confinement n’ont pas permis de travailler pour la confection de bouquets, notamment pour le traditionnel muguet du 1er mai, cette activité ne faisant pas partie des activités indispensables au bon fonctionnement du pays.

Les fleuristes s’adaptent

Seul recours, pour la poursuite de l’activité pour les fleuristes, la livraison à domicile. Les coursiers partenaires autorisés à travailler passent récupérer le bouquet à la boutique du fleuriste pour le livrer ensuite à l'heureux destinataire et ceci toujours dans le respect des normes d'hygiène.

 

Des actions solidaires

Nombreux producteurs et fleuristes ont choisi la solidarité en livrant leur production ou les fleurs déjà en bouquet à des maisons de retraite, des cliniques et même des cimetières.

Pont de solidarité floral vers les aînés et les soignants, ces actions viennent égayer le quotidien des aînés, particulièrement isolés du fait des mesures de confinement. Bien entendu, ces actions ont été mises en place par des livraisons sans contact.

Une remise en question

La crise actuelle oblige les distributeurs à réfléchir notamment sur le critère unique des prix d’achats et à repenser leurs choix d’approvisionnement en se tournant vers les producteurs locaux. 

Dans l’intérêt de la filière végétale, une demande a été faite aux points de vente de privilégier l’approvisionnement en plantes et fleurs françaises. La fragilité des modèles basés sur des importations massives, dans les fleurs comme dans d'autres secteurs, est largement remis en question.

Vers une digitalisation de l’activité

La crise actuelle que traverse le secteur horticole s’explique essentiellement par l’absence de digitalisation de ces professions, prisonnières des modèles de commerce traditionnels les privant de l’accès direct au client final. Depuis plusieurs décennies, la concurrence massive des plantes et fleurs d’importation a condamné les producteurs à grossir toujours plus.

Qui dit gros volumes de production, dit aussi grosses charges et nécessité de trouver des débouchés importants. Les gros producteurs se sont donc tournés vers la grande distribution, les grandes surfaces spécialisées, les jardineries, aujourd’hui à l’arrêt.

Les fleuristes artisans sont eux aussi peu digitalisés et dépendent de leur clientèle de passage, aujourd’hui inaccessible du fait de la fermeture de leurs boutiques. Le Ministère du Numérique a d’ailleurs lancé un appel aux porteurs de solutions digitales permettant aux commerçants touchés par la crise de continuer à proposer leurs produits grâce à la vente sur internet. 

Se préparer à la reprise

Toutes les fédérations continuent à œuvrer pour sauver l’ensemble de la filière horticole en levant les obstacles à la vente pour les producteurs détaillants, en facilitant l’activité des entreprises du paysage mais aussi en préparant les solutions pour la reprise de l’activité pour les grossistes et les fleuristes. La date du 11 mai et la fin du confinement est particulièrement attendue.