Qu’est-ce que le contrat « zéro heure » ?
13% des travailleurs britanniques au contrat « zéro heure »
Selon les estimations du Trade Union Congress, 13% des employeurs britanniques ont recours à ce contrat, en plein essor depuis sa démocratisation en 2008. Les termes sont simples : les employés sont appelés pour travailler seulement quand l’entreprise en a besoin, et sont payés seulement pour le nombre d’heures qu’ils ont effectué. Ainsi, ce sont comme des missions données de manière ponctuelle aux salariés.
Avec le contrat « zéro heure », les employeurs n’ont pas d’obligation de donner des heures de travail aux employés, et ceux-ci ne sont pas contraints d’en effectuer. Ils peuvent, par exemple, refuser une mission. En revanche, les principes de droit du travail doivent être respectés : ils touchent le salaire horaire minimum, et les employeurs se portent garants de leur sécurité pendant le temps durant lequel ils travaillent pour eux.
"Avec le contrat « zéro heure », les employeurs n’ont pas d’obligation de donner des heures de travail aux employés, et ceux-ci ne sont pas contraints d’en effectuer." |
Un contrat d’une grande précarité
Le contrat « zéro heure » séduit les entreprises car il offre aux employeurs une grande flexibilité et une souplesse d’organisation pour gérer le coût du travail. Cependant, le contrat présente des inconvénients. Près d’un million et demi de salariés britanniques ont signé ce contrat, et la majeure partie travaille dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, qui demande une grande mobilité et une grande flexibilité de travail. En effet, 45% des employeurs dans le secteur de la restauration proposent le contrat « zéro heure ».
Les syndicats s’opposent fermement à ce type de contrats. Effectivement, ils dénoncent la grande précarité causée par celui-ci. En 2008, 19% de ces travailleurs n’arrivaient pas à trouver un emploi à plein temps. Aujourd’hui, ils sont 41%, dans un marché de l’emploi troublé par la crise. Malgré cela, de plus en plus de contrats « zéro heure » sont utilisés dans d’autres secteurs, notamment dans le secteur public : 35% des employeurs l’utilisent dans le secteur de l’éducation, et 27% dans la santé. Les travailleurs britanniques sont donc de plus en plus à souffrir de l’instabilité de leur emploi. Ceux-ci se retrouvent dans une situation de sous-emploi, car ils voudraient faire plus d’heures mais n’osent pas prendre un second emploi de peur de ne plus pouvoir être disponible pour le premier. En effet, les travailleurs peuvent être appelés à n’importe quel moment pour une mission.
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