Comment lutter contre l’exode médical ?
Les déserts médicaux : de nombreux postes vacants
Un désert médical correspond à une zone géographique où le rapport entre le nombre de praticiens (médecins généralistes, spécialistes, auxiliaires médicaux) et le nombre d’habitants est très faible. Alors que le nombre de médecins en France a augmenté depuis une vingtaine d’années, les disparités géographiques, elles, se creusent de plus en plus. La moyenne nationale est de 3,7 médecins pour 1 000 habitants. Mais selon les régions, notamment les zones rurales, le Nord de la France et les banlieues, ce ratio peut tomber jusqu’à moins d’un médecin pour 1000 habitants. Pourtant, les offres d’emploi médical sont très nombreuses. Comment expliquer un tel phénomène ?
Ces disparités géographiques s’expliquent par le fait que les jeunes médecins préfèrent généralement s’installer dans des zones urbaines et des agglomérations, que dans des zones isolées, où parfois, en plus, la moyenne d’âge est assez élevée. Du coup, dans ces régions, malgré l’abondance de travail, le personnel médical qui part à la retraite est difficile à remplacer, et de nombreux postes restent ainsi vacants. Aujourd’hui plus de 2 000 000 de français sont touchés par cette désertification médicale.
Quelles solutions pour lutter contre cet exode médical ?
Plusieurs solutions ont été proposées pour attirer les médecins dans ces zones souvent reculées. La première solution est de créer des pôles de santé, afin de regrouper plusieurs activités médicales dans un seul centre. Ce système bénéficie à la fois aux patients, qui retrouvent tous les services médicaux au même endroit et n’ont pas à se déplacer, et aux jeunes médecins, puisque cela leur permet d’être moins isolés et de travailler en équipe, ou en collaboration avec les autres services présents dans le pôle de santé.
"Les pôles de santé bénéficient à la fois aux patients, qui retrouvent tous les services médicaux au même endroit, et aux jeunes médecins, puisque cela leur permet d’être moins isolés et de travailler en équipe." |
Cette mesure est l’un des points principaux du Pacte territoire-santé, proposé par Marisol Touraine, ministre de la Santé et que le gouvernement tente de mettre en place depuis 2012. Autres mesures importantes : l’obligation pour les étudiants en médecine de faire un stage en médecine générale, la création de contrats d’engagement de service public, la mise en place dans chaque région d’un « référent-installation », le développement de la télémédecine, l’accélération du transfert des compétences etc…
Le but de cette réforme est de garantir à tous l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes, de permettre au personnel hospitalier d’appuyer les structures ambulatoires et de sensibiliser les hôpitaux de niveau régional à leur territoire.
D’autres mesures, comme la garanti d’un salaire minimum très élevé (4600€ par mois) pour appâter les jeunes médecins avaient également été proposées, sans toutefois avoir été mises en œuvre pour l’instant. Deux ans après la mise en place de cette réforme, les résultats sont encourageants mais pas encore suffisants. Néanmoins, la confiance est revenue, des solutions nouvelles et des idées neuves sont proposées par les différents acteurs du domaine médical.